Rédiger un rapport de missionutile

Cinq ans après la promulgation de la loi PACTE, près de 1 700 entreprises ont fait le choix d’adopter la qualité d’entreprise à mission1. Et chaque année, ces dernières doivent réaliser un rapport de mission pour rendre compte de leurs avancées. Mais ce rapport doit-il se résumer à un exercice de reporting ? Voici quelques conseils pour faire de votre rapport de mission un outil de communication utile.

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Le rapport de mission – ou rapport du comité de mission (on va y revenir) – vise d’abord à raconter de manière claire et concrète le chemin parcouru par votre entreprise, par le prisme des objectifs statutaires et opérationnels que vous vous êtes fixés. Si vous n’êtes pas contraint de le rendre public, sa publication annuelle reste nécessaire au moment de l’Assemblée générale, et vise aussi à alimenter l’OTI (Organisme Tiers Indépendant) dans l’évaluation de la mission tous les deux ans. Ce n’est pas B Side qui le dit, c’est la loi : le comité de mission « présente annuellement un rapport, joint au rapport de gestion, à l’assemblée chargée de l’approbation des comptes de la société ».

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Les « essentiels » d’un bon rapport de mission

Si vous choisissez d’aller au-delà d’un simple outil de reporting, en faisant de votre rapport de mission un véritable outil de communication (honnête, transparent et dépourvu de washing bien entendu !), ayez en tête qu’il doit comporter un certain nombre d’éléments essentiels avant de vous lancer dans du storytelling. Vous pouvez les retrouver en détail dans le guide méthodologique de vérification des sociétés à mission par les organismes tiers indépendants publié par la Communauté des Entreprises à Mission.

Pour résumer, il doit présenter l’entreprise, sa mission et son modèle de mission, la composition et le fonctionnement du comité de mission, l’appréciation par le comité de la pertinence de la mission au regard des enjeux de l’activité de l’entreprise, et l’avis du comité sur les objectifs fixés et l’atteinte des résultats.

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L’importance d’impliquer les membres du comité de mission

On vous avait promis d’y revenir !
Doit-on dire « rapport du comité de mission » ou « rapport de mission » ? Peu importe, c’est exactement la même chose. Enfin… pas tout à fait. En fait, si on va au-delà de l’intitulé du rapport, l’important réside dans le fait d’en coconstruire les contenus avec les membres de votre comité de mission. Car ce n’est pas à vous, entreprise, de vous autoévaluer, voire de vous autocongratuler, au risque de ne pas répondre à la vocation première de l’outil. Ce qui est vraiment utile, c’est l’apport du comité de mission, sa prise de recul et son regard sur les avancées de l’entreprise. C’est, par exemple, ce qu’a fait CETIH dans son dernier rapport de mission, avec l’aide de l’agence. Intituler votre rapport « rapport du comité de mission » laisse entrevoir la participation active du comité de mission, ce qui est de bon aloi. C’est subtil, mais ne dit-on pas que chaque détail prend de la valeur quand plus rien n’a de sens ?

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En faire un outil de communication utile à vos parties prenantes

On l’entend parfois : « Le rapport de mission doit embarquer mes clients, fédérer mes salariés, et me permettre de recruter… ». Pensez-vous qu’un rapport peut faire tout ça ? Bon en revanche, il y a un truc vrai là-dedans : vous pouvez (devez ?) aller plus loin que l’exigence de reporting. Concevoir votre rapport de mission, c’est l’opportunité de démontrer toute la singularité de votre entreprise, de raconter à vos parties prenantes la trajectoire sur laquelle vous vous situez et d’aligner votre discours et vos actes. Si vous choisissez d’en faire un outil de communication utile (et on vous y encourage !), on vous conseille de réfléchir aux objectifs que vous visez et aux publics que vous souhaitez toucher. Cela peut paraître évident, mais c’est l’étape la plus importante.

Ensuite, imaginez un concept éditorial et graphique visant à accrocher vos lecteurs, susciter leur intérêt et montrer toute votre différence. Ce concept vous servira de point d’attache pour cadrer la rédaction du rapport et produire des contenus responsables utiles aux lecteurs, sous-entendu des contenus qui visent à répondre à leurs besoins et pas uniquement aux vôtres. Et puis interrogez-vous aussi sur l’objet en lui-même et sur l’usage qui en sera fait. Ainsi vous pourrez intégrer des questions indispensables relatives à l’éco-conception. Doit-il être imprimé ? Ou plutôt pensé pour un usage digital ? Quelle est sa durée de vie ? Comment réexploiter ses contenus sur d’autres canaux ?

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La créativité comme maître mot

S’il y a quelques indispensables à respecter sur le fond, la forme ne fait aujourd’hui pas l’objet de contraintes spécifiques (allez faire un tour du côté de l’Observatoire des sociétés à mission qui héberge une bonne partie des rapports). Tout est donc à inventer, au regard des objectifs que vous vous êtes fixés.

Prenons l’exemple de notre deuxième rapport du comité de mission (faut bien qu’on parle un peu de nous), que l’on a rendu public avant l’été 2024. Pour le construire, on a forcément pensé « utilité » en intégrant sa publication à notre stratégie de communication, sans pour autant mettre de côté la nécessité de rendre compte. Notre concept ? Faire de ce rapport un guide de la communication utile. En cohérence avec notre raison d’être2, on a imaginé neuf questions liées à nos objectifs opérationnels, que pourraient se poser nos parties prenantes et notre écosystème : clients, partenaires, ou entreprises au sens large. Par exemple : « Comment s’assurer de s’engager dans des projets utiles ? » ou encore « Comment faire pour que la mission imprègne les méthodes de travail ? ». Bref, on a essayé de militer et d’agir.  L’imprimer n’était pour nous pas utile, en partie car il ne s’agit pas d’un document qui a vocation à vivre longtemps. On a donc réfléchi à un format paysage, adapté à une lecture sur écran…

Bref, vous êtes libres, tout est à imaginer !

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Pour conclure, deux choix s’offrent à vous.

Vous pouvez soit respecter scrupuleusement ce qui est attendu, et réaliser un rapport de mission factuel dans lequel vous vous contentez de démontrer votre avancement. Ou alors, vous pouvez en profiter pour en faire un véritable exercice de communication utile pour vos parties prenantes dans le cadre d’une stratégie définie. Certaines entreprises choisissent même de faire les deux… Et ce n’est pas forcément une mauvaise idée.

On y réfléchit ensemble ?

✍️ Par Corentin Egon, Responsable de projets et coordinateur de mission

1 Vous voulez en savoir plus ? Consultez le 7ème baromètre des entreprises à mission.

2 Raison d’être de l’Agence B Side : “Militer et agir pour une communication utile qui amplifie le pouvoir de transformation des entreprises au service d’une économie positive.” 

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